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Chaque année le Prix Irénée récompense les meilleurs mémoires, portant sur un sujet ambulatoire, des étudiants franciliens. Comme l'année dernière, le Prix Santé Publique est de nouveau présent pour récompenser les meilleurs mémoires avec un sujet orienté santé publique.
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IFMK AP-HP
Directeur de mémoire : M. François PERRIN
Les effets des applications mobiles médicales sur l'adhésion du patient à un programme d'exercices à domicile.
"Après une PACES à Créteil, j'ai poursuivi mes études à l'IFMK de l'AP-HP. Diplômée en 2021 avec le grade Master en poche, j'ai démarré mon activité libérale à Vincennes dans un cabinet spécialisé dans le sport et la traumatologie. Je suis actuellement en formation de thérapie manuelle et compte étayer mes connaissances dans le sport et le viscéral."
Design d’étude : Revue systématique
Introduction : Un patient sur deux n’adhère pas au programme d’exercices à domicile prescrit par le masseur-kinésithérapeute. Cependant ces exercices entre les séances ont démontré leur importance. Les nouvelles technologies semblent être un moyen d’encourager la motivation et de collecter des données de santé à propos de l’adhésion aux exercices à domicile. L’objectif de cette revue est d’étudier les effets des applications mobiles par rapport à la méthode classique de délivrance des exercices et de déterminer quelles fonctionnalités permettent d’améliorer l’adhésion aux exercices.
Méthode : Cette revue de littérature respecte les lignes directrices PRISMA. Les bases de données PubMed, PEDro, Google Scholar, Science Direct and the Cochrane library ont été explorées d’Octobre 2020 à Mars 2021. Seul les essais contrôlés randomisés et les essais contrôlés randomisés pilotes ont été inclus. Afin d’évaluer leur qualité méthodologique, les scores PEDro ont été attribués. Le système PICOS a permis d’établir les critères d’éligibilité. Le critère de jugement primaire correspond à l’adhésion aux exercices à domicile tandis que les critères de jugements secondaires correspondent au sentiment d’efficacité personnelle, à la qualité de vie et à la satisfaction. Due à l’hétérogénéité des études, une analyse descriptive sans méta-analyse a été entreprise.
Résultats : La recherche a identifié 347 études. Seuls 6 essais contrôlés randomisés respectaient les critères d’éligibilité. Selon l’échelle PEDro, 4 essais sont considérés comme étant de qualité méthodologique élevée et 2 essais de qualité méthodologique faible. On observe une amélioration non significative de l’adhésion aux exercices à domicile. Contrairement à la qualité de vie et la satisfaction qui elles, tendent vers une amélioration significative. Des fonctionnalités telles que les objectifs planifiés, les rétro-actions, les récompenses, le coaching virtuel, l’éducation, l’auto-mesure, le soutien d’autres patients ou de professionnels de santé et les notifications semblent favoriser l’adhésion.
Discussion : L’utilisation d’une application mobile médicale pour favoriser l’adhésion aux programmes d’exercices à domicile semble être un outil numérique prometteur. Elle ne doit pas remplacer le masseur-kinésithérapeute mais lui permettre de proposer à ses patients un suivi personnalisé. Les limites de la santé mobile et les freins à l’adhésion thérapeutique doivent être pris en compte. Davantage d’études sont nécessaires avec plus de données statistiques, menées au long terme et sur un plus grand échantillon.
IFMK Danhier
Directeur de mémoire : M. Martin BRUNETON
Intérêt de la réalité virtuelle dans la rééducation à la marche de patients atteints d’ataxie cérébelleuse
Design d’étude : Revue systématique
Introduction : L’ataxie cérébelleuse est un trouble de l’équilibre et de la coordination motrice induit par une dysfonction cérébelleuse. Les patients qui en sont atteints sont sujets aux chutes et sont limités dans leurs activités quotidiennes. La réalité virtuelle a fait ses preuves dans la rééducation à la marche de diverses pathologies neurologiques et pourrait répondre aux besoins des patients ataxiques.
Méthode : Nous avons traité ce sujet par une revue systématique de la littérature répondant à la norme PRISMA. Les bases de données PubMed, PEDro, Cochrane Library et Google Scholar ont été consultées. Nous avons sélectionné les articles répondant à nos critères PICOS et qui ont été publiés entre 2005 et 2021.
Résultats : Cinq essais cliniques ont été inclus. Trois essais étudient les effets de la rééducation par des exergames sur Ninento Wii et Microsoft Xbox Kinect à domicile ou à l’hôpital, un essai étudie les effets du GRAIL et le dernier s’intéresse au casque de réalité virtuelle. Les études ont montré une amélioration des symptômes de l’ataxie avec une amélioration du schéma de marche, un accroissement de la motivation, une diminution de la fréquence des chutes et une meilleure capacité à réaliser les activités quotidiennes.
Discussion : Les études disponibles à ce jour sont peu nombreuses et comportent de nombreuses limites. Cependant, cette revue montre des résultats encourageants et permet d’attester la faisabilité de ces études à plus grande échelle. La réalité virtuelle semble être un moyen pertinent pour renforcer un programme de kinésithérapie conventionnelle, notamment en permettant la poursuite de l'entraînement intensif à domicile.
Conclusion : La réalité virtuelle semble avoir un effet positif sur la vitesse et le schéma de marche des patients atteints d’ataxie cérébelleuse. Elle permettrait de diminuer le risque de chute, d’accroître la motivation et améliore les performances des patients dans leur vie quotidienne.
IFMK EFOM
Directrice de mémoire : Mme NIERAT
L’utilisation des jeux vidéo actifs en masso-kinésithérapie pour réaliser de l’activité physique auprès de patients atteints de mucoviscidose.
Design d’étude : Revue systématique
Introduction : La mucoviscidose est une maladie génétique affectant principalement le système respiratoire. L'ensemble des facteurs liés à la pathologie résultent en une diminution des capacités physiques jusqu'à l'installation d'un déconditionnement à l'effort. Bien que l'activité physique soit recommandée pour lutter contre ce déconditionnement, les
patients n'en pratiquent pas suffisamment en raison d'une faible adhésion à l'activité physique. Une alternative alliant motivation et activité physique est donc nécessaire, d'où l'utilisation des jeux vidéo actifs.
Objectif : L'objectif principal de l'étude est de montrer que l'utilisation de jeux vidéo actifs permet d'augmenter la distance de marche parcourue des patients atteints de mucoviscidose lors des tests fonctionnels. Les objectifs secondaires sont de mesurer les réponses physiologiques et le plaisir ressenti généré par les jeux vidéo actifs.
Méthode : Cinq bases de données électroniques ont été interrogées (Pubmed, ScienceDirect, Cochrane, PEDro et Web of Science). L'échelle PEDro et le Oxford Center for Evidence-Based Medicine ont été utilisés pour évaluer le niveau de preuve des études incluses. Le critère de jugement principal de la revue est la distance parcourue lors de tests fonctionnels de marche et les critères secondaires sont la mesure des ressources métaboliques, de la fréquence cardiaque, de la sensation de dyspnée et du plaisir ressenti.
Résultats : 7 essais cliniques ont été inclus. 5 articles étaient de qualité modérée à élevée et les autres étaient de faible qualité. 3 études ont évoqué les tests fonctionnels de marche, dont une a montré une augmentation de la distance parcourue lors des tests de marche. 4 études ont montré que les réponses physiologiques mesurées pendant l'utilisation de jeux vidéo actifs étaient pour la plupart inférieures ou égales à celles d'une activité physique habituelle. Dans 2 études, le plaisir ressenti en utilisant des jeux vidéo actifs était plus élevé.
Discussion : Les résultats varient en fonction du jeu vidéo utilisé. De plus, l'hétérogénéité des résultats provient de la qualité méthodologique variable ainsi que des méthodes d'évaluation des études incluses.
Conclusion : L'utilisation de jeux vidéo actifs en complément de la kinésithérapie est une solution pour motiver le patient à réaliser de l'activité physique. Bien que les réponses physiologiques soient mesurées inférieures à une activité physique habituelle, une amélioration des critères de jugement est observée et correspond aux recommandations d'activité physique.
IFMK CEERRF
Directrice de mémoire : Mme Catherine MATHON
Le dépistage des violences conjugales dans le cadre d’une rééducation périnéale : faut-il privilégier un dépistage systématique ou ciblé ?
Design d’étude : Revue systématique
Introduction : En France, les violences conjugales (VC) touchent en moyenne chaque année 295.000 personnes majeures (18-75 ans), majoritairement des femmes. L’issue de ce processus de violence pouvant mener à l’homicide conjugal, 106 décès sont à déplorer en 2020. Un éveil général sur l’ampleur de ce phénomène sociétal a permis de faire évoluer les lois. La MIPROF a été créée en 2013 pour définir un plan national de formation des professionnels de santé. Les masseurs-kinésithérapeutes (MK) sont intégrés dans le processus de repérage et de prise en charge « des femmes victimes de violences dans le couple » par le biais des recommandations de la HAS (2019). Dans cette étude, le contexte spécifique de la rééducation périnéale (RP) est privilégié. En effet, l’abord d’une zone intime peut confronter le MK aux différentes formes de VC (psychologiques, physiques, sexuelles) et ainsi augmenter la probabilité de leur repérage au cours d’un bilan périnéal. Nous avons cherché à comprendre les mécanismes des VC (psychotraumatismes, emprise, cycle de la violence, stratégies de l’agresseur), et leurs conséquences sur la santé. Ce mémoire effectue un état des lieux des pratiques professionnelles sur le dépistage des VC par les kinésithérapeutes exerçant en RP. Il vise également à encourager une prise de conscience sur cette problématique afin d’améliorer la prise en charge des patient.e.s.
Méthode : Les recherches bibliographiques ont été complétées par une démarche personnelle de formations en pelvi-périnéologie et sur les VC ; pour définir le cadre pratique et théorique de ce mémoire. Ce travail préliminaire a permis de réaliser une première enquête qualitative au travers d’un entretien semi-dirigé avec une kinésithérapeute spécialisée en douleurs pelviennes. Les informations recueillies lors de cet entretien ont été utilisées pour concevoir une deuxième enquête quantitative. Un questionnaire de 37 questions à destination des MK exerçant en pelvi-périnéologie a été diffusé en ligne via l’outil Google Form®. Les résultats ont été traité avec le logiciel Excel®.
Résultats : L’entretien a été analysé par catégorisation de thèmes 41 MK (dont 98% de femmes) ont répondu au questionnaire. Le panel déclare à 80% ne pas avoir connaissance des recommandations de la HAS. La même proportion n’est pas formée sur les VC. Un contraste est observé entre un désir élevé d’implication des MK dans la prise en charge des VC et leur aptitude modeste à les repérer. Lors d’un bilan en rééducation périnéale, si 20% des M.K déclarent effectuer un dépistage systématique et 39% un repérage ciblé, 41% des MK ne repèrent pas les VC. Le manque de formation, la difficulté à aborder ce sujet et l’absence de procédure de suivi sont les freins principaux.
Discussion : La HAS recommande le dépistage systématique comme étant le moyen privilégié pour dépister les VC. Cependant, ce dépistage doit être suivi d’un processus d’orientation et de prise en charge adéquat pour être efficace. Le manque de formation des MK représente le frein principal à l’initiation d’une telle démarche. Ce mémoire souligne également une réalité plus complexe, nourrie de freins au niveau des institutions, des victimes (culpabilité, honte, emprise) et des professionnels de santé (déficit de formation, sentiment d’impuissance). Surmonter ces limitations passerait par la mise en place de formations pluridisciplinaires et une meilleures écoute et compréhension des attentes et des besoins des victimes.
Conclusion : Les résultats de cette enquête soulignent un intérêt des MK pour le sujet des VC. Dans la continuité de cette démarche de réflexion sur les VC, il serait intéressant d’élargir le sujet sur l’orientation des victimes, les représentations des VC dans nos sociétés et leurs impacts, les attentes et les besoins des patients vis-à-vis de leur thérapeute.
IFMK AVH
Directeur de mémoire : M. Pasquale GALLO
Rôle de la masso-kinésithérapie dans la prévention des lombalgies chez les amputés traumatiques transfémoraux de guerre.
Design d’étude : Revue systématique
Introduction : Les lombalgies sont une complication fréquente chez les amputés traumatiques transfémoraux de guerre (ATTG) ayant un impact considérable sur la qualité de vie. Une rééducation bien menée doit avoir pour rôle de prévenir cette complication sur le long terme. Cependant, il existe un manque évident de preuves concernant les mécanismes précurseurs de lombalgies et aucune évaluation complète n’est proposée. L’objectif de cette étude était de faire un état des lieux de la littérature depuis 2005 afin de proposer une évaluation suivant un modèle biopsychosocial (BPS) permettant aux masseur- kinésithérapeutes (MK) de dépister les sujets à risque de lombalgies, de les prévenir et de concourir à l’amélioration du projet de soin sur le long terme.
Méthode : Une revue de la littérature a été effectuée dans 9 bases de données (PubMed, EMConsulte, ScienceDirect, Cochrane, LISSa, PEDro, US Department of Veterans Affair, CISMeF, HAL). Ces recherches ont permis l’inclusion de 18 articles selon les critères de sélection, d’inclusion et d’exclusion établis au préalable.
Résultats : Cette revue met en évidence un manque de preuves, tant en termes de quantité que de qualité. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour une meilleure compréhension des mécanismes impliqués dans les lombalgies. Cependant, un certain nombre de facteurs de risques sont aujourd’hui démontrés (altérations posturales et du schéma de marche, aspect prothétique, algohallucinose, modifications corticales, dépression, catastrophisation, bigorexie, tabagisme, grade dans l’Armée).
Discussion : Le modèle BPS est aujourd’hui le modèle de référence utilisé dans le bilan douloureux du sujet et cet écrit a révélé son rôle dans la prévention des complications comme les lombalgies chez les sujets amputés. Cependant, le niveau de preuve est limité et des études doivent être effectuées afin de mettre au jour les véritables vecteurs des lombalgies. À ce titre, nous ne pouvons aujourd’hui qu’effectuer une liste de facteurs de risque. Une évaluation minutieuse et régulière du MK, en association avec une équipe pluridisciplinaire, suivant les critères de ce modèle, est cependant essentielle afin d’espérer avoir un impact significatif sur la prévalence des lombalgies chez ces sujets.
IFMK CEERRF
Directrice de mémoire : Mme Céleste ROUSSEAU
Compétences et limites des masseurs-kinésithérapeutes dans la mise en place des thérapies cognitivo-comportementales auprès de patients lombalgiques chroniques.
Design d’étude : Etude qualitative
Introduction : La lombalgie est une pathologie fréquemment rencontrée par le masseur-kinésithérapeute (MK), notamment en pratique libérale. Dans 10% des cas, elle évolue vers la chronicité. La lombalgie chronique a des répercussions à plusieurs échelles et est associée à de nombreux facteurs biopsychosociaux. Les directives récentes préconisent une prise en charge qui tend à rechercher précocement ces différents facteurs. Nous pensons entre autres aux croyances, à des stratégies d’évitement, aux réductions d’activités voire à la dépression. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), d’apparition relativement récente, sont des interventions axées sur ces comportements. L’objectif de cette présente étude est d’analyser les compétences et limites des MK lors de la mise en place des TCC auprès de patients lombalgiques chroniques.
Méthode : Des entretiens qualitatifs semi-dirigés ont été menés auprès de trois MK étant formés aux TCC et l’appliquant en pratique clinique. Les lignes directrices COREQ ont été utilisées pour construire le guide d’entretien. Les entretiens téléphoniques ou par visioconférence ont été enregistrés et transcrits mot à mot. Les résultats ont été traités à l’aide du logiciel Word.
Résultats : Les trois MK interrogés étaient issus de l’ancienne réforme de 1989. Grâce aux différents entretiens, nous avons pu mettre en évidence qu’ils utilisent divers outils auprès des patients : des techniques de communication, des métaphores, des jeux de rôles ainsi que l’exposition graduelle. Ces outils sont administrés en complément du traitement actif qui est privilégié par les MK. Quant aux compétences relatives à l’application des TCC, les qualités humaines inhérentes aux kinésithérapeutes ont été recensées ainsi que la capacité à savoir référer dès que cela dépasse leur champ de compétences. Toutefois, l’aspect chronophage, notamment en pratique libérale constitue une limite à l’application de ces TCC.
Discussion : Cette étude ouvre de nombreuses pistes de réflexion. Les MK interrogés, tournés vers les dernières recommandations, se sont orientés vers ces formations en TCC car ils se sentaient restreints en pratique clinique. Selon eux, cette formation reste tout de même encore assez théorique. Un futur travail, à plus grande échelle, est envisageable avec des observations de terrain couplées à des entretiens. D’autres pistes telles que promouvoir un maximum ces formations sur les thématiques relationnelles tant en formation initiale que continue sont à l’étude.
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